En octobre, de nombreuses expos s’installent ou se poursuivent par chez nous. À ne pas manquer. Par Niko Rodamel
L’automne est là, puisque la froidure s’installe on ressort les pulls du placard, j’eusse aimé que les marguerites durassent. Raison de plus pour franchir la porte des lieux d’exposition où les propositions ne tarissent pas, bien au contraire…
FEU! l’expo d’octobre hybride
Après un premier volet le mois dernier à Saint-Genest-Malifaux, l’exposition hybride FEU ! poursuit son parcours conçu sur trois lieux de septembre à décembre. Initiée par Anthony Roux, l’exposition collective déploie des approches plurielles d’un thème commun en regroupant pas moins de dix-sept artistes du bassin stéphanois, peintres, sculpteurs, photographes, graphistes, illustrateurs ou designers. Les invités se sont ainsi tous prêtés au jeu, libres comme l’air, brûlants comme des soleils et sauvages comme la braise. Le second round est à découvrir chez Karavan Tattoo.
Feu ! #2, du 17 octobre au 2 novembre, Karavan Tattoo, 2 rue des Martyrs de Vingré à Saint-Etienne
Vas-y ; Vasma
Nous avions flashé sur le travail de Raul Vazma à l’automne 2023 dans les murs de la galerie Rêves d’Ailleurs. D’origine mexicaine, Vazma s’est installé à Saint-Étienne il y a cinq ans, poursuivant sa quête existentielle à travers la musique et surtout la peinture. Le Remue-méninges accueille une douzaine de toiles dans lesquelles l’artiste mêle diverses techniques. Les oiseaux volent librement sont une invitation à survoler un monde onirique où se côtoient la nature, la vie et la mort. Les volatiles incarnent le concept fondamental de liberté, l’idée du mouvement sans entrave et la possibilité de connexion avec le ciel. Vazma n’est-il pas lui-même un bel exemple d’oiseau migrateur que la traversée de l’Atlantique a transformé en profondeur ? Claro que si !
Vazma jusqu’au 31 octobre, Le Remue-méninges Café-Lecture, 43 rue Michelet à Saint-Etienne
Travelling photo
Après sa pause estivale, l’espace photosensible Jeito présente la série Day Tripper du photographe lyonnais Yaaf. L’accrochage déroule un long travelling photographique, une recherche introspective de la beauté ordinaire dans des décors californiens aussi réels que fantasmés. Sous un soleil de plomb ou by night défilent palmiers, enseignes, belles carrosseries et motels, au gré de panoramas cinématographiques où la douceur des couleurs semble accrochée à une autre époque. Le road-trip nous trimbale tranquillement sur des routes mythiques, reliant Los Angeles, San Francisco, Sacramento, Palm Springs, Las Vegas ou Santa Monica… Si l’approche esthétique du photographe accroche immédiatement le regard, la qualité des tirages rend tout autant hommage au travail délicat de la lumière et du cadrage.
YAAF, jusqu’au 24 octobre chez Jeito Photo, 15 rue de la Résistance à Saint-Etienne
Une expo d’octobre tout en IA
Pour son premier premier solo show, l’artiste et scénographe Blanche Lafarge se voit offrir l’espace et le temps de se consacrer à un projet d’installation qu’elle avait en tête depuis plusieurs années. En pénétrant dans l’exposition, le visiteur est invité à écouter des lamentations d’intelligences artificielles. Tentant d’éclairer l’histoire des progrès du monde numérique, plusieurs types de personnages et de voix s’entremêlent au cœur de multiples récits.
Inscrite dans la programmation du Festival des arts numériques Pléiades, l’installation a été réalisée dans le cadre d’un projet d’éducation artistique et culturelle, en collaboration avec des étudiants du lycée professionnel Le Marais Sainte-Thérèse préparant un Bac en cybersécurité, électronique, informatique et réseaux. Au fil du projet, de nombreux échanges ont eu lieu entre l’artiste et les lycéens, notamment sur la façon dont les IA sont conçues, mais aussi autour du questionnement suivant : que souhaite-t-on vraiment pour notre futur ? Les visites ont lieu du jeudi au samedi, de 15h à 19h.
Blanche Lafarge : Lamentation in formalin, du 25 octobre au 10 novembre, La Serre à Saint-Etienne
Mélange de matériaux
Stéphane Montmailler expose quant à lui ses créations à la galerie Une Image… Avec Fauchage raisonné, le peintre et sculpteur façonne un étonnant bestiaire à partir de l’intimité de matériaux hétéroclites, qu’ils soient nobles et naturels ou au contraire d’origine industrielle, une matière première que l’artiste récolte pour mieux se la réapproprier et l’utiliser à contre-emploi.
Stéphane Montmailler, jusqu’au 26 octobre, galerie Une Image…, 14 rue Honoré de Balzac à Saint-Etienne
A pleines mains
Enfin, il vous reste quelques jours encore pour découvrir Singulières (nuances), la toute nouvelle exposition éphémère de Gaëlle Boissonnard. À travers cinq nuanciers conçus comme autant d’installations, la plasticienne défriche, trie et organise la matière-couleur qu’elle aborde à pleines mains en reprenant les gestes de l’artisane. Entrent en jeu la paume, les doigts, jusqu’aux ongles qui griffent, incisent et marquent les plis. Mêlant peinture et textile, l’exploration dévoile au final des histoires de couleurs qui, dans leur infinie diversité, se cherchent, se caressent, se frôlent, se répondent et se heurtent sans faire de bruit.
Gaëlle Boissonnard, jusqu’au 13 octobre Salle des Cimaises, 15ter rue Henri Gonnard à Saint-Étienne
Et toujours…
Quelques expos qui se poursuivent en octobre, à retrouver ici