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Redynamiser le centre-ville de Saint-Etienne ?

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Redynamiser le centre-ville de Saint-Etienne ?

Le centre-ville de Saint-Etienne se vide peu à peu, confronté à la montée du commerce en ligne, à l’essor des zones périphériques et à un manque d’attractivité. Malgré ce déclin, des initiatives émergent pour redynamiser le cœur de la ville et offrir un nouvel élan à son tissu commercial. Entre défis économiques et efforts de transformation, Sainté peut-elle inverser la tendance ? Par Victor Dusson.

La rue Alsace-Lorraine illustre parfaitement la désertification des commerces en centre ville. ©DR
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Saint-Etienne, ville au riche passé industriel, connaît depuis plusieurs années une mutation profonde de son tissu commercial, particulièrement visible dans son centre-ville. Les rideaux baissés se multiplient, les enseignes emblématiques disparaissent, laissant un sentiment de désolation et d’inquiétude quant à l’avenir du cœur de la cité. 

La vacance commerciale en hausse

Ici, le phénomène de vacance commerciale n’est pas nouveau, mais il semble s’amplifier. Des artères autrefois dynamiques, comme la rue de la République ou certaines portions de la rue Gambetta, arborent désormais des vitrines vides, témoins silencieux d’une crise qui ronge le commerce de proximité. Selon un sondage Codota, réalisé fin novembre 2023 par le magazine Marianne, Saint-Etienne se classe parmi les villes les plus touchées par la vacance commerciale, avec 15 % de ses boutiques fermées, se positionnant ainsi en deuxième place parmi les villes de plus de 100 000 habitants, juste derrière Perpignan.

Changements de pratiques d’achats

D’après les principaux concernés, le déclin commercial du centre-ville de Saint-Etienne résulterait de multiples facteurs. Pour commencer, l’essor du commerce en ligne et l’attractivité des zones périphériques modifient profondément les habitudes de consommation. Face à la baisse du pouvoir d’achat, les consommateurs privilégient la praticité et les prix compétitifs de ces alternatives, au détriment des boutiques de proximité.

« Beaucoup de moyens ont été investis dans Steel, et maintenant plus personne ne s’embête à venir en centre-ville. On a perdu 25 % de notre chiffre d’affaires. On puise dans l’épargne, mais cela ne peut pas durer éternellement. C’est inquiétant…», déplore Philippe Teyssier, gérant du magasin de jeux Au Tapis Vert, rue de la République.

Depuis quelques années, Philippe Teyssier, gérant du commerce de jeux Au Tapis Vert, voit les commerces de sa rue fermer un par un ©DR
Depuis quelques années, Philippe Teyssier, gérant du commerce de jeux Au Tapis Vert, voit les commerces de sa rue fermer un par un ©DR

L’effet domino

Selon le commerçant, le manque de stationnement et les difficultés de circulation aggravent également la situation, renforçant l’attractivité des zones commerciales comme Steel ou Monthieu. «  Une des solutions que l’on avait avancées serait de rendre le stationnement gratuit le samedi pour encourager les visiteurs. Mais nous ne sommes pas écoutés », regrette-t-il.

Les crises successives ont par ailleurs fragilisé l’économie locale. Après H&M et Fnac, d’autres grandes enseignes comme Zara ou Etam ont quitté le centre-ville, entraînant un effet domino sur la fréquentation des rues commerçantes. Même en cette période de fêtes, le marché de Noël peine à inverser la tendance. «  Il y a beaucoup moins de fréquentation. Le week-end, il y a plus de passage, mais cela ne compense pas le calme de la semaine. Les paniers moyens sont aussi plus petits, les gens optent pour des objets moins coûteux », confie David, gérant du chalet Autour du bois, présent au marché depuis 7 ans.

David a eu le temps de voir l'évolution de fréquentation sur le marché de Noël, il y est installé depuis 7 ans. © Victor Dusson
David a eu le temps de voir l’évolution de fréquentation sur le marché de Noël, il y est installé depuis 7 ans. © Victor Dusson

Les boutiques concepts, avenir du centre-ville de Saint-Etienne ?

Face à ce déclin, une nouvelle génération de boutiques concepts semble malgré tout redonner un souffle d’espoir. «  Depuis l’ouverture il y a deux ans, la boutique évolue dans le bon sens. Les collections se multiplient et partent bien. Je ne sais pas si c’est lié à la montée en Ligue 1 du club, mais le chiffre d’affaires est en hausse », se réjouit Dorian Beaune, gérant de la boutique de football vintage Trincamp.

Depuis 2 ans, Trincamp, situé rue Pointe Cadet, s'est spécialisé dans un domaine niche, les objets vintages de football. ©Julien Haro
Depuis 2 ans, Trincamp, situé rue Pointe Cadet, s’est spécialisé dans un domaine niche, les objets vintages de football. ©Julien Haro

Les nombreux locaux vacants permettent également à certains créateurs locaux de tester des formats éphémères, offrant une visibilité accrue en période clé. «  Sous les arcades de la mairie, plusieurs emplacements étaient inoccupés. Avec d’autres créateurs, on a décidé de louer l’espace pour deux mois afin de profiter de ‘l’effet Noël’. On divise le loyer entre nous, et on s’y retrouve mieux », explique Maud, co-gérante de la boutique éphémère Les Décoristes.

Si l’avenir du centre-ville de Saint-Etienne reste ainsi incertain, il ne serait donc pas sans espoir. Selon plusieurs commerçants «de niche » interrogés, la crise pourrait même être transformée en opportunité… A condition de s’adapter vraiment aux nouveaux modes de consommation, de valoriser les créateurs locaux et boutiques indépendantes, et de renforcer l’attractivité culturelle du centre-ville… Un cap pour 2025 ?

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