Pour sa 22e édition, le festival des Poly’Sons établit une nouvelle fois son camp de base au cœur de la cité ligérienne pour mettre en lumière la chanson française et la diversité culturelle qu’elle incarne. Malgré l’indisponibilité de son écrin originel, le Théâtre des Pénitents étant toujours en plein processus de rénovation, la manifestation présente une nouvelle fois une programmation audacieuse mêlant savamment grands noms de la culture francophone et futures étoiles. Par Julien Haro

En plus de 20 ans, le festival des Poly’Sons s’est imposé comme une véritable place forte de la chanson française. Avec pas moins de 800 artistes bookés au fil des éditions, et plus de 260 000 spectateurs accueillis, l’événement a progressivement inscrit la ville de Montbrison sur la grande carte de la culture. Pour cette mouture 2025, la recette reste la même, en dévoilant au public ligérien une vingtaine de spectacles hauts en couleurs et un panel d’actions culturelles destinées aux festivaliers de tous les âges. Et, pour cette édition hors les murs, le festival investit un terrain de jeux désormais familier, en posant ses valises à l’Espace Guy-Poirieux.
Poly’sons : poésie hexagonale
Pendant trois semaines, du 17 janvier au 8 février 2025, le festival des Poly’Sons met donc les bouchées doubles pour émerveiller les spectateurs.
En tête d’affiche, rien de moins que l’immense Catherine Ringer, moitié des Rita Mitsouko, qui pour sa nouvelle création, L’Erotisme de vivre: 95 Ans et toute une vie avant, revisite le travail poétique d’Alice Mendelson en proposant une somptueuse lecture musicale. Accompagnée par le pianiste Grégoire Hetzel, la chanteuse rencontre les mots de la poétesse de 98 ans, dans un véritable hommage aux plaisirs de la vie. Rescapée de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, Alice Mendelson n’a cessé d’écrire toute sa vie, en relatant avec simplicité et une touchante beauté l’érotisme de la vie et la joie des bonheurs quotidiens.
En haut de l’affiche toujours, l’incontournable Louis Chedid, 76 ans et véritable monstre sacré de la chanson française, dévoilera au public montbrisonnais son tout nouveau spectacle. Entouré de cinq musiciens, le discret et talentueux poète viendra présenter son 21e opus, Rêveur, Rêveur, sorti au mois de novembre.
Pour célébrer leurs deux décennies de duo, les frères Volovitch, plus connus sous leur nom de scène Volo, proposeront quant à eux un florilège des plus belles chansons de leur répertoire. Entre tendresse et mélancolie, toujours accompagnés de leurs guitares, douces compagnes de rêverie, Fredo et Olivier célèbrent la poésie du quotidien et la musicalité de ces petits riens qui font la beauté de la vie de tous les jours.7
Place à la jeunesse
Si les artistes confirmés semblent s’amonceler sur la scène des Poly’Sons, les jeunes pousses ne sont pas en reste, loin de là. En première partie de Martin Luminet, auteur, compositeur, interprète bouleversant, les spectateurs pourront retrouver la bouille attachante du dandy stéphanois Bonneville. Instigateur d’une musique décomplexée aux accents pop propices à la danse, ce doux rêveur à la voix suave et au flegme imperturbable ne cesse de distiller ses textes surréalistes à un public toujours plus nombreux.
Au cours de la Soirée des Poly’Sons, organisée en partenariat avec FZL, les sœurs désormais clermontoises du magnifique duo Malaka viendront entremêler leurs voix douces, chaudes et complémentaires pour distiller leur folk épuré saupoudré de soul.
Autre gloire locale avec Les Mécanos, spécialistes des polyphonies qui, à dix voix masculines, revisitent les répertoires régionaux pour un vibrant hommage au patrimoine musical français. Accompagnés des instruments les plus improbables, de la clef plate au pot d’échappement, les Stéphanois invitent depuis 2018 les spectateurs ligériens au cœur de leur atelier pour un spectacle puissant, sincère et envoûtant.
Festival des Poly’sons, janvier-février à Montbrison