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Flavia Coelho : “On est obligé de vivre en résilience” 

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Flavia Coelho : “On est obligé de vivre en résilience” 

Avec Ginga, son dernier album empreint de souvenirs d'adolescence et de résilience, Flavia Coelho explore une nouvelle fois l'essence de ses racines musicales. Le 5 décembre prochain, elle sera au Fil pour retrouver un public stéphanois qu'elle affectionne particulièrement. Par Victor Dusson 
Flavia Coelho ©lirodagil
Flavia Coelho ©lirodagil

Où avez-vous puisé vos inspirations pour ce nouvel album ? 

Je me suis inspirée d’une période très spéciale pour moi : l’adolescence. J’ai entendu une phrase avant d’écrire ce disque : “Nous vivons nos vingt prochaines années pour comprendre les vingt dernières.” C’est exactement là où j’étais au moment d’écrire Ginga. Je cherchais une certaine légèreté. Revenir à la période de mes premiers émois, des premiers sentiments. Je voulais ressentir cette force à nouveau et l’exprimer par la chanson. Je pense que beaucoup de gens sont déjà passés par là, et certains vivent encore ces émotions-là. 

L’adolescence a été une période charnière pour vous ? 

C’est là que tout a commencé pour moi. Je découvrais des albums, je me renseignais sur qui faisait quoi, où c’était enregistré, etc. Je n’ai pas grandi dans un milieu où il y avait des musiciens, et je n’avais pas non plus accès à des écoles de musique, donc c’est comme ça que j’ai appris la musique. C’est aussi à cette période-là que j’ai répondu à une annonce pour un casting qui cherchait une chanteuse. J’ai été prise, et mon aventure musicale a commencé. Donc c’était une période très riche pour moi, dans le sens où je crois véritablement que l’adolescence, c’est la préparation à l’âge adulte. On découvre la musique, la peinture, la littérature. Et c’est à ce moment-là que j’ai eu mes premières sensations, mes premiers émois. 

Dans l’album, il est beaucoup question de résilience. C’est un thème qui vous parle ? 

Quand on grandit dans des pays comme le mien, le Brésil en l’occurrence, dans des quartiers très simples mais à la fois très durs, on est obligé de vivre en résilience. C’est une manière d’amadouer un peu la dureté de la vie. On se dit qu’il faut prendre son temps pour faire les choses. Tout n’est pas mauvais. Parfois, c’est important de faire un pas en arrière pour aller plus loin en avant. De Rio à Bamako, en passant par Cuba, nous avons tous cette notion qui est de s’aider les uns les autres. Ça donne quelque chose de très fort. 

Dans le morceau Systema Solar, vous dites une phrase que l’on pourrait traduire par : “Je suis une fille sud-américaine. L’anxiété vous fait taper du pied.” Est-ce que c’est pour ça que vous faites ce métier ? Pour extérioriser cette anxiété et en faire quelque chose de concret ? 

J’ai envie de vous dire : bingo (rires). C’est même la base de la résilience : surmonter les petits défis de tous les jours et essayer de transformer ça en quelque chose de bien. Je pense que c’est le travail d’une bonne partie de ceux que l’on nomme les artistes. On écrit ou on fait de la musique parce qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Je l’avais déjà quand j’étais adolescente. À partir du moment où on a un minimum de réflexion dans l’esprit, l’anxiété naît, elle pousse et nous accompagne jusqu’à la fin de nos jours. 

Dans l’album, il y a de nombreuses influences musicales. De la samba, de la bossa mais aussi du rap, du reggae voire de l’électro. D’où vient cette volonté ? 

Il y a une certaine honnêteté dans ma démarche. Je ne cherche pas à produire des choses qui sont à la mode ou à chercher un “buzz musical” à tout prix. Je fais des choses qui me plaisent depuis le début. J’ai choisi de vivre la musique comme une chimiste dans son laboratoire. J’essaie des choses, je teste des choses. Je ne me mets aucune limite. Je ne suis pas là à réfléchir si ça va passer à la radio. Le but ultime avant tout, c’est de m’amuser. C’est ce moment d’expérimentation, d’essais, de construction qu’il y a avant l’émotion d’une chanson. Depuis le début, j’ai voulu m’imposer une manière de faire qui m’appartienne et qui soit empreinte d’une liberté totale. 

Un mot aussi sur le Brésil, votre pays, à qui vous avez dédié votre album DNA. Comment se porte-t-il depuis le départ de Bolsonaro ? 

Mieux, il se porte mieux, mais il a semé des graines qui sont encore très présentes, voire ancrées dans la société. Je pense qu’on a encore beaucoup de boulot à l’avenir. Mais je crois beaucoup en mon pays, je crois beaucoup au peuple de mon pays. Ce sont des gens extraordinaires qui se battent tous les jours et essaient de faire beaucoup avec le peu qu’ils ont. C’est un peuple avec beaucoup de force et une terre très riche. Au Brésil, on jette n’importe quoi, ça pousse. C’est un superbe pays avec beaucoup de richesses humaines et naturelles. Je souhaite le meilleur à mon pays. 

Le 5 décembre prochain, vous serez à Saint-Étienne. Vous êtes heureuse de retrouver le public stéphanois ? 

Oui, je suis déjà venue à Saint-Étienne à plusieurs reprises. À chaque fois, je suis super bien accueillie. Le public stéphanois ne se pose pas la question de savoir dans quelle langue je chante ou quel style de musique ils vont entendre. Ils ont cette ouverture d’esprit qui me plaît autant, et c’est pour ça que je suis de retour le 5 décembre prochain. 

Flavia Coelho, jeudi 5 décembre, le Fil

 

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