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Féfé : “Dans un rap très codifié, je casse les codes”  

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Féfé : “Dans un rap très codifié, je casse les codes”  

Fondateur du groupe de rap Saïan Supa Crew, Féfé y fait ses armes jusqu’en 2009, date à laquelle il se lance en solo. Vingt-cinq ans de carrière et quatre projets plus tard, le rappeur possède toujours une plume aussi sage qu’aiguisée. Il revient cette année avec un nouvel album intitulé Hélicoptère. En mélangeant du rap old-school, de l’afro, de l’électro et de la pop, Féfé revendique sa différence et son authenticité. De passage à Saint-Chamond ce 14 juin pour le festival La Rue des Artistes, il a accepté de répondre à nos questions. Propos recueillis par Victor Dusson.   

©Koria
Le rappeur fête cette année ses 25 ans de carrière avec un nouvel album nommé Hélicoptère. ©Koria
 

Vous sortez cette année un quatrième album solo, Hélicoptère. Quel a été l’élément déclencheur du projet ?   

Il est né d’une dépression commencée durant les confinements successifs. À la sortie du Covid, j’avais besoin de m’exprimer. J’ai donc commencé à écrire, comme un but thérapeutique. À ce moment-là, je n’étais pas sûr de faire un album, je n’avais pas vraiment l’envie. C’est venu petit à petit. Un titre, puis deux, et trois. Au bout d’un moment, je me suis dit : “Je ne serais pas en train de faire un album-là ?”. Je redécollais littéralement, d’où le titre, Hélicoptère.

   J’ai ressenti une urgence de me retrouver

Comme le laisse penser le titre de l’album, vous prenez de la hauteur pour mieux observer notre époque. Mais est-ce que cela ne signifie pas aussi prendre de la hauteur pour être seul et mieux se retrouver ?  

Carrément. Être seul permet de se sonder. Dans ce projet, je me dévoile plus que dans les anciens, ou du moins d’une façon plus directe. J’ai ressenti une urgence de me retrouver. Parce que lors d’une dépression, on est à côté de soi. On a constamment des pensées sombres, on est bizarre, on ne réfléchit pas normalement. Le nom est aussi une métaphore au rap game. J’ai toujours été dedans, mais aussi toujours à côté, en lévitation. Il n’y a qu’à voir mon parcours. J’ai commencé avec un crew qui s’appelait Saïan Supa et qui n’avait rien à voir avec ce qui se faisait à l’époque. C’est une façon d’assumer qui je suis. Dans un rap qui est aujourd’hui très codifié, je casse les codes.   

Je fais de la musique pour me sentir libre

Briser les codes, c’est aussi une façon de ne pas se laisser enfermer, non ?    

Totalement. Je déteste être enfermé. Notre monde est en quelque sorte une prison et je fais de la musique pour me sentir libre. Même si ce n’est qu’une impression, j’ai envie de faire ce que je veux. C’est pour cela d’ailleurs que je suis venu au rap. C’était une libération. C’était une musique qui n’était pas hyper en vogue à ces débuts. Elle était jugée bizarre, on nous pointait du doigt. J’adorais ça. Aujourd’hui, cette vision m’anime toujours.   

Cette liberté, on la ressent également dans les influences qui baignent l’album. Que ce soit l’afro, l’électro, le reggaeton ou le rap old-school. Qu’est-ce qu’elle représente cette ouverture pour vous ?   

Elle est très importante ! Je m’amuse à essayer des styles, à voir comment je me retrouve dedans. Et puis je n’avais pas d’attente avec cet album, ce n’était pas un album à la base, mais une thérapie. J’avais besoin de m’amuser et de retrouver de la spontanéité. C’est cette même spontanéité qui m’a poussé à inviter des artistes sur certains sons de l’album (LUIZA, Cookin’On 3 Burners, Son Little, Akhenaton, NDLR). Je me disais : “Tiens ! Pourquoi pas lui ?”. Ça a été aussi des rencontres. Je devais retrouver la flamme. Après 25 ans de carrière, j’ai ressenti le besoin de créer une autre méthodologie pour créer des morceaux. J’ai vraiment eu besoin de m’amuser.

Sur certains morceaux, on sent une forme de nostalgie. Elle est particulièrement palpable sur le titre Baladeurs que vous partagez avec Akhenaton. Vous êtes mélancolique d’une certaine époque ?  

J’appellerais plus cela “saudade”. C’est un mot brésilien qui n’a pas vraiment d’équivalent en français. C’est une sorte de douce mélancolie, un peu rêveuse, pas négatif. C’est quelque chose de joyeux car je regarde ce passé avec joie. Avant, je ne regardais jamais derrière moi, j’étais très connecté avec le présent. Mais à ce moment-là de ma vie, j’ai jeté un petit coup d’œil en arrière. Parce que 25 ans de carrière, ce n’est pas rien quand on vient de l’urbain. Et quand je vois ma fille qui a 20 ans aujourd’hui, l’âge que j’avais quand j’ai commencé le rap, je me dis : “C’était quoi mes 20 ans ? “. Eh bien, c’étaient les années baladeurs.   

Vous l’avez dit, avec ce disque, vous fêtez vos 25 ans de carrière. C’est l’occasion de faire la fête sur scène ?

C’est une bonne question. Je crois que je les fête d’une certaine manière, car j’ai la chance d’avoir aujourd’hui un gros catalogue. J’ai donc pioché dedans pour construire ce live. Je défends tout de même ce nouvel album, mais je défends aussi toute une carrière. Il y a des morceaux de mes débuts jusqu’à aujourd’hui. Je réalise que j’ai un public qui me suit depuis 25 ans pour la plupart. Il va de 7 à 77 ans. C’est hallucinant. C’est fou de fédérer et de rassembler autant de personnes, de façon très large. Je veux que les gens passent un bon moment. Je suis sûr que ce sera le cas le 14 juin prochain à Saint-Chamond. 

Programmation Festival la Rue des Artistes.

Féfé, vendredi 14 juin, Festival La Rue des Artistes, Saint-Chamond.  

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