chargement EPOQUE chargement...

De l’Âme à la vague : la puissance du plateau

AGENDA

contact

Pour le relais de vos événements : contact@epoque-mag.fr.
Rédaction en chef :
Cerise Rochet
cerise@epoque-mag.fr
Société éditrice 4Plumes : contact@4plumes.fr

04 77 53 49 30

De l’Âme à la vague : la puissance du plateau

Récemment labellisée Club Français pour l’UNESCO, la compagnie de l’Âme à la Vague porte aujourd’hui un théâtre politique, tourné vers le monde et vecteur de paix.  Cerise Rochet

Un « projet artistique qui secoue la société », à rebours de la singularité fataliste de notre époque. Un jeu de mots, pour faire valoir la puissance du théâtre face à la morosité ambiante, à la dépression, à la résignation. Créée par le Stéphanois Grégory Bonnefont en 2013, la compagnie de l’Âme à la Vague a longtemps cherché le chemin qui lui permettrait de faire exister un théâtre politique, capable d’appréhender le monde selon une théorie du sensible porteuse de paix. De création en création, la route se dessine peu à peu, comme un alignement de planètes rapprochant irrémédiablement l’auteur-metteur en scène-comédien-directeur artistique, de son objectif.

De l’Âme à la Vague : un soutien territorial

Il y a un peu plus de 10 ans, Greg, comédien amateur, ouvreur-gardien à la Comédie de Saint-Etienne, est intimement convaincu qu’il ne pourra jamais vivre de la scène. 10 ans, trois cycles de création et 8 spectacles plus tard, son théâtre semble finalement s’être inscrit durablement dans le paysage. Conventionnement, compagnonnages… Le projet artistique, foncièrement cohérent, convainc tant il est utile, et permet à Grégory de s’appuyer sur le soutien de son territoire. Ainsi, De l’Âme à la Vague est elle aujourd’hui en train de sortir de l’émergence, bien aidée par l’apport de son administratrice de production Delphine Basquin, en poste depuis juin 2021. « Mon arrivée a permis à Grégory de se consacrer au projet artistique, et de rêver l’ambition. C’était indispensable pour pouvoir opérer la bascule du développement ». 

De la scène locale à l’international

Une bascule réalisée en grand écart, un pied effectivement très ancré dans le local, un autre dirigé vers le monde. Créé en 2019, le spectacle Lettre aux paysans sur la pauvreté et la Paix, adapté du texte de Giono, a été joué en Tunisie en octobre 2023, puis, plus récemment, en Sicile, dans le cadre du jumelage de l’Âme à la Vague avec la compagnie italienne Barbe à Papa Teatro.

En parallèle, le spectacle Derrière les Fronts, qui met en scène les chroniques de la psychiatre palestinienne Samah Jabr, installe davantage encore le théâtre de Grégory Bonnefont dans une dimension internationale, et même, géopolitique. Un ancrage légitimé récemment par la labellisation de la compagnie comme « Club Français pour l’UNESCO »… Et un pied de nez au destin, pour celui qui, avant de s’intéresser au théâtre, avait dû abandonner la thèse en théories des relations internationales qu’il préparait. « J’ai toujours gardé une frustration de ça, même si je sais que je n’étais pas fait pour écrire une thèse. Aujourd’hui, j’ai l’impression de boucler une boucle », souligne l’artiste.

Un oeil sur le monde, un pied dans l’ailleurs

Rien, pourtant, n’aura été simple. Spectacle non joué à cause du covid, tournée au Moyen-Orient annulée du fait des événements du 7 octobre : le contexte n’a jamais été très tendre avec Grégory et la compagnie, entraînant une certaine économie de la survie. Veilleur de nuit parallèlement à ses activités théâtrales, précaire de statut et souvent en manque de sommeil, Greg mérite aujourd’hui amplement la reconnaissance qui arrive et la concrétisation des projets à venir.

Grégory Bonnefont, « à sa place »

Lui, pourtant, ne parle jamais de mérite. Plutôt de collectif. Des personnes qui l’entourent depuis le début de son aventure. De foi en l’humain. Et de l’impossibilité pour lui de privilégier une autre voie, ou de faire d’autres choix. « Le théâtre m’a sauvé la vie », souffle-t-il tandis qu’il évoque ses années d’études, sa dépression passée, sa solitude dans le monde qui l’entourait alors : « Aujourd’hui, je ne suis pas beaucoup plus riche que je l’étais à l’époque. Mais je suis à ma place, et ça me rend très heureux ».

Porté par une volonté de participer à la manifestation d’une vérité politique, Grégory est de ceux qui croient fort en l’efficacité du plateau. La compagnie De l’Âme à la Vague, enracinée dans un axe de développement et un projet artistique fort, poursuit donc sa route, sur laquelle on devrait prochainement trouver une nouvelle création à venir pour 2025, des dates dans la Loire et d’autres, ailleurs dans le monde. Et, pied de nez par-dessus le pied de nez, Greg deviendra également prochainement… intervenant à Sciences-Po Paris, en relations internationales.

Compagnie De l’Âme à la Vague,
Exposition rétrospective, par Niko Rodamel, photographe de la compagnie, du 23 janvier au 11 avril à la Médiathèque Loire Forez à Montbrison ;
Spectacle Lettre aux Paysans… le 7 mai à La Trame à St-Jean-Bds, et du 10 au 13 juin à travers le Forez dans le cadre de la saison des Pénitents
Spectacle Des Fleurs, le 4 avril, salle de l’Orangerie à Montbrison

Ajouter l'application EPOQUE

Installer
×

Envie de nous laisser un message

Activer les notifications OK Non merci