La Marche des Fiertés s’est déroulée ce samedi à Saint-Etienne, dans un long cortège intégrant le rassemblement et la lutte contre l’extrême droite. C.R / Photos Niko Rodamel
Il est environ 16h15 ce samedi, lorsque dans une rue Michelet cafie de monde, retentissent les premières notes d’un tube planétaire, titre dance, chant hurlé lors de victoires sportives mais aussi et surtout, hymne de la communauté LGBTQIA+ car ode à l’affranchissement des normes imposées par la société capitaliste, hétéronormée et patriarcale. Alors qu’aux platines de l’un des chars de cette pride stéphanoise, DJ Kitch Loren monte le volume, la foule exulte d’un même bond, bras en l’air, au rythme des Nananananana nana na nana na nana de Gala. Joie. Fierté d’être ce que l’on est. Bonheur d’être ensemble. Emotion, de constater à quel point le être ensemble et être bien ensemble est encore possible, et tellement salutaire.
Plus tôt dans l’après-midi, place Chavanelle, alors que le cortège réuni pour dire son opposition à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite venait de rejoindre les marcheurs et marcheuses fier.es, des prises de paroles avaient eu lieu. Pour rappeler les rudes combats déjà menés, qui ont permis aux personnes LGBTQIA+ de conquérir des droits. Mais aussi, pour réaffirmer l’urgence des luttes qu’il reste à mener, notamment au profit de la transidentité, de sa reconnaissance, et de tout ce qui en découle sur le plan sanitaire, social, sociétal, et économique. Pour redire que sur bien des tableaux, l’égalité de fait n’est pas encore acquise et que les lgbtphobies doivent être combattues, partout, tout le temps, et urgemment. Trois semaines après le vote au Sénat d’une loi transphobe visant à réorienter la prise en charge des mineurs en questionnement de genre, et à l’aune d’une élection dont on n’ose imaginer le résultat, chacun et chacune avait ainsi verbalisé ses craintes de voir un gouvernement d’extrême droite prendre la communauté pour cible, et orchestrer un recul de ses droits.
Ainsi les luttes ont-elles convergé au sein d’un même espace de liberté, pailleté et militant, pour un futur apaisé, joyeux, véritablement égalitaire, libre, fraternel et sororale, dans lequel chaque humain aurait sa place et pourrait en être fier. Un futur possible, à condition que…