Le Tribut de Zamora

Créé en 1881 à Paris et dirigé par le Gounod lui-même, Le Tribut de Zamora connut un sort en demi-teinte. Acclamé lors de la première, car porté alors par le talent de la soprano Gabrielle Krauss, il ne souffrit ensuite que d’un succès bien relatif…et ne fut joué qu’une quarantaine de fois. Charles Gounod, déçu et affecté par cet échec, ne composera plus d’opéra.

Il faut avouer que nous sommes bien loin des sublimes pages de son chef d’œuvre Faust, composé quelques années auparavant (1859). Car, pour faire un bel opéra, il ne suffit pas de maîtriser l’écriture et l’orchestration, il faut également une histoire qui inspire le compositeur et l’accompagne dans sa création. Disons-le, le livret d’Adolf d’Ennery, refusé dans un premier temps par Giuseppe Verdi et finalement accepté par Gounod, ne soulève pas l’enthousiasme.

L’histoire se déroule au IX° siècle en Espagne dans le califat de Cordoue dirigé par Ben-Saïd qui vient prélever son tribut de vingt vierges, parmi lesquelles la jeune Xaïma, promise à un soldat espagnol Manoël…s’en suit un mélodrame au dénouement heureux.

Reste que l’œuvre de Gounod, quoique non révolutionnaire car misant sur une construction déjà explorée et approuvée, se révèle efficace et empreinte de moments de théâtre. Ressorti des archives et enregistré par Hervé Niquet en 2018, Le Tribut de Zamora sera à l’affiche de l’Opéra de Saint-Étienne dans une mise en scène de Gilles Rico. Un hommage à ce grand compositeur français.

Par Léonard Chantepy

Le Tribut de Zamora de Charles Gounod, vendredi 3 à 20h et dimanche 5 mai à 15h à l’Opéra de Saint-Étienne.