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Les Gueules d’Orge : Buddy beers

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Les Gueules d’Orge : Buddy beers

Tandis que près de 25 établissements brassent aujourd’hui de la bière dans le département, comment Les Gueules d’Orge, l’un des derniers à avoir vu le jour fraie-t-il son chemin ? Rencontre avec Mathieu et Aurélien, deux potes qui se donnent du malt pour faire les choses comme il faut. Texte et photos Niko Rodamel

Dans l’esprit des grands frères qui, en 2014, avaient créé La Brasserie Stéphanoise, Mathieu Lesueur et Aurélien Desert se sont jetés à l’eau  à l’automne 2022 en ouvrant leur microbrasserie artisanale, bio et responsable sous le nom Les Gueules d’Orge. Installés dans un local de 220 m2 sur le boulevard Albert 1er, les deux Stéphanois d’adoption dressent un premier bilan après deux années et demi d’activité. « On est plutôt satisfaits de notre parcours car tout n’a pas toujours été simple ! De l’envie à la réalisation, le chemin a été long. On a mis 4 ans avant de trouver notre local car on tenait à s’installer en cœur de ville pour développer le concept de brasserie urbaine. L’objectif était double : vendre nos bières en direct mais aussi proposer des occasions de rassembler du monde lors d’événements, en mode bar associatif. » 

Les deux copains, amis depuis le lycée, ont très vite compris que le secret de la réussite passerait par une implication totale dans le maillage des associations locales. « On a commencé par faire découvrir nos bières sur les marchés de Fauriel et Chavanelle, car il a fallu du temps pour faire venir les gens jusqu’à nous. On est pourtant à quelques centaines de mètres à peine de la place Jean-Jaurès. Très vite on a tissé des liens avec les assos qui partagent nos valeurs. »

Les Gueules d’orge : deux ans et demi de beaux moments

Chez les Gueules d’Orge, le bilan humain semble en effet franchement positif. Expositions, concerts et DJ sets accompagnent les soirées de soutien avec différentes assos et ONG. Afin de rester focus sur la bibine, Mathieu et Aurélien proposent régulièrement des ateliers de brassage. « On apprécie vraiment l’esprit stéphanois, ouvert et sans calcul. Les gens passent, achètent quelques bouteilles et restent pour discuter de tout et de rien. Même entre brasseries, on se sent davantage comme des confrères que des concurrents. » 

La maison défend une gamme de sept bières singulières, brassées à partir de malt et de céréales issus de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Seul le houblon vient de pays voisins (Angleterre, Autriche et Allemagne), les levures sont anglaises. Au-delà du magasin de Carnot, on retrouve les bouteilles dans près de trente-cinq établissements : Biocoop, Satoriz, caves Jovin, Gerbaud, Aux Futs Percés, ainsi qu’à la carte de quelques restaurants locaux. En mars, à l’occasion de la Saint-Patrick, les bières de Mathieu et Aurélien rejoindront les rayons de la Fourmilière. 

« Nous créons également une bière éphémère tous les trois mois en partenariat avec De la Ferme au Quartier, coopérative de produits locaux en circuit-court et à prix équitable. Nous nous sommes aussi associés au LIEN, la monnaie locale du bassin ligérien qui soutient l’économie locale et la transition écologique. » Animés par de fortes convictions environnementales, Mathieu et Aurélien assurent les livraisons de bières à vélo-cargo dans toute la ville. Ils adhèrent en outre au programme de consigne Rebooteille, filière de réemploi du verre. Une partie des déchets est revalorisée, les drêches partant nourrir les vaches de la Ferme des collines du midi, située à Saint-Genest-Lerpt. 

Un équilibre économique fragile chez les Gueules d’orges

Le bilan économique demeure quant à lui plutôt mitigé. Mathieu et Aurélien ne se versent pas encore de salaire, devant compter sur une nécessaire autre activité professionnelle. « Avec une production de 80 hectolitres par an, on reste dans une échelle où le rendement est modéré. Les charges sont importantes car produire du bio représente un réel surcoût par rapport à la filière traditionnelle. A la vente, on tient aussi à garder des tarifs raisonnables, en adéquation avec Saint-Etienne. »

Animés par une inébranlable énergie positive, Mathieu Lesueur et Aurélien Desert comptent malgré tout développer leur petite entreprise contre vents et marées, fidèles à leur mantra : produire des bières biologiques et locales à 100 %, « des buddy beers qui ont de la gueule » et qui donnent à toutes les populations un prétexte pour se rencontrer chaque jeudi et vendredi soir.


L’habile ABIL

Dès son installation en 2003, Anne-Laure Pelloux-Prayer (Brasserie de la Loire à SAint-Just-Saint-Rambert) avait pris pour habitude de réunir ses confrères brasseurs, les amis de la bière, pour se connaître et échanger. C’est dans cet élan que 13 brasseries et microbrasseries du département ont récemment constitué l’ABIL, association des brasseurs ligériens de la Loire. Avec la Brasserie de la Loire, la Brasserie Stéphanoise et Les Gueules d’Orge, on retrouve ainsi la BIM (Montbrison), Loqui (Doizieux), La Limaille (Le Coteau), La Farlodoise (Chazelles-sur-Lyon), La Part des Autres (Saint-Just-la-Pendue), La Tit’Mousse (Pélussin), La Margau (Bonson), La Canaille (Sail-sous-Couzan), La Germanoise (Saint-Germain-Laval) et enfin Les Deux Branches (Maizilly).

« On continue d’échanger sur nos pratiques et on commence à mutualiser certains achats. Il y aussi une vraie solidarité en cas de coup dur, chacun est prêt à apporter physiquement son aide si l’un d’entre nous se retrouve en difficulté. » Les 15 et 16 février derniers, l’ABIL organisait la toute première édition du Loire Bière Festival à l’hippodrome de Saint-Galmier. Deux belles journées de dégustations-ventes et d’ateliers, à grand renfort de foodtrucks et de concerts. « Avec environ 1700 entrées, on est plutôt satisfaits. On a sorti pour l’occasion une bière spéciale, une blonde Hoppy Lager de fermentation basse, que l’on a brassée chez La Part des Autres avec des matières premières offertes par nos fournisseurs, du malt de la Malterie Ardéchoise et du houblon auvergnat de Cours Cocotte » détaillent les deux Gueules d’orges.  

Le lendemain de notre visite, Mathieu se rendait à Paris pour représenter l’ABIL au Salon de l’agriculture, à l’invitation du Département de la Loire. Un signe de reconnaissance encourageant alors qu’une tendance moins souriante se dessine, avec une baisse sensible baisse nationale de la consommation d’alcool (− 13 % entre 2021 et 2023). « Il n’y a pas si longtemps on disait qu’une brasserie ouvrait chaque jour en France. Aujourd’hui c’est une brasserie par jour qui baisse le rideau. Une initiative comme l’ABIL répond donc complètement à l’évidence qu’il ne faut pas rester chacun dans son coin. » 

 

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