Piano maestoso à l’Opéra

En mars, ce sont trois récitals de haute volée que vous pourrez écouter au Théâtre Copeau de l’Opéra de Saint-Étienne… Pas simplement par le talent des interprètes mais aussi par la qualité et l’intelligence des programmes proposés.

Tout d’abord, David Kadouch nous exposera une mise en musique de la vie tumultueuse de Madame Bovary en convoquant des femmes compositrices qu’Emma aurait pu écouter. On découvrira des musiciennes contemporaines de Flaubert comme Louise Farranc, Pauline Viardot ou Fanny Mendelssohn à coté de Clara Schumann. Des femmes au talent oublié par le temps et le masculinisme dominant.

Et nous ne sommes qu’au début de cette nouvelle ère, où l’art n’est pas exclusivement réservé aux hommes. Célia Oneto Bensaid nous emmène à la rencontre de Marie Jaël, pianiste et compositrice adulée de son vivant mais dont l’immense catalogue rempli de chefs-d’œuvre fut bien vite oublié. Voici donc un moment intense avec une œuvre en trois volets « ce qu’on entend dans l’enfer » inspirée de La Divine Comédie de Dante. Le programme sera complété par des compositions de son ami Franz Lizst dont sa 3° Méphisto-valse qu’elle acheva elle-même d’écrire.

La troisième soirée nous permettra d’apprécier tout le talent du baryton Jérôme Boutillier que nous pourrons entendre par ailleurs au mois de mai dans le Tribut de Zamora (personnage de Ben-Saïd). Il chantera les Winterreise, cycle de 24 lieder les plus tristes et bouleversants de Franz Schubert. Également pianiste, Jérôme Boutillier réalisera cette interprétation unique chantée depuis son clavier.