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Les expos à ne pas rater jusqu’à fin mai

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Les expos à ne pas rater jusqu’à fin mai

Nous ne saurions que trop vous encourager à profiter des expositions stéphanoises qui se multiplient avec l’arrivée (certes encore un peu timide) des beaux jours. Comme on ne se refait pas, notre préférence ira une fois encore aux lieux à taille humaine, où la rencontre avec les artistes est un plus indéniable dans l’esprit stéphanois que l’on aime et défend. Par Niko Rodamel

Basse Lumière

Créée à l’initiative de Valéry Girou, graphiste, photographe et professeur d’arts plastiques stéphanois, la galerie en ligne Basse Lumière sort de l’espace virtuel (https://basselumiere.fr) pour accoucher d’une première exposition physique. Sur les murs de la galerie Une image…, on découvre le travail d’une quinzaine d’artistes dont l’approche commune semble ici s’intéresser à la matière dans son épaisseur esthétique, aux textures qui lient le sujet à son support, un travail sensible autour de la lumière dans ce qu’elle a parfois de mystérieux, jusqu’à brouiller les pistes de la perception.

L’accrochage s’inscrit dans la continuité du site web, avec pour objectif principal de présenter le travail d’artistes, photographes, vidéastes et créateurs, défendant l’art comme élément essentiel et majeur des interactions humaines et sociales. Pour cette première exposition, le collectif présente ainsi les créations de Gaël Abegg-Gauthey, Véro Barlet, Damien Brailly, Cyrille Cauvet, Stéphanie Coudray, Sylvain Faucon, Philippe Fontès, Valéry Girou, Nelly Grange, Axel Guezzou, JaumeLlorens, Bernard Pharabet, Laurent Quin, Bernard Toselli et Young junYoon.

Basse Lumière, jusqu’au 19 avril, galerie Une image… à Saint-Etienne

 On n’y arrivera pas !

Plasticien et compositeur, également enseignant et chercheur, Vincent Lecomte n’avait pas exposé à Saint-Étienne depuis une poignée d’années. Pour ce retour, il a choisi de présenter plusieurs séries inédites de dessins, de carnets et de sons. L’univers graphique de l’artiste est peuplé de formes de vies minuscules, de créatures hybrides et singulières fragilement dessinées, portant le visage et le corps de l’incertitude, celle d’une époque, et de l’indécision, celle d’un monde. On perçoit en filigrane l’esprit facétieux de l’artiste, en équilibre précaire sur la frontière poreuse qui jetterait d’un côté les représentations de l’humain, de l’autre celles de l’animal.

crédit Vincent Lecomte

Dans une forme jubilatoire de nécessité créatrice et encore dans l’urgence du trait, transparait chez Vincent Lecomte un détachement salvateur qui se dresse devant l’époque grimaçante où nous sommes embarqués chaque jour davantage sur la pente descendante. Quant aux compositions sonores, à la fois planantes et habitées, elles apparaissent parfois parodiques voire ironiques, semblant raconter une histoire d’humains, entendues par d’autres existants, intrigués et compatissants. A noter que la présente exposition se prolongera avec deux installations, Phonomaton et Madurodam, à découvrir au Gran Lux du 1er au 19 mai.

Vincent Lecomte – On y arrivera pas !, jusqu’au 28 avril, Atelier Arto encadrement à Saint-Etienne

Colors of Memories

Nous connaissions son travail dans le domaine notamment de la photographie culinaire, sous le nom de Rose Sucre : Annelyse Cabaroc travaille pour les entreprises de l’agroalimentaire et l’hôtellerie haut de gamme, mais aussi pour des agences de communication qui font appel à son sens de la mise en scène pour réaliser des campagnes sensibles et évocatrices. Cette fois-ci, la photographe s’est offert un pas de côté, adoptant une démarche très différente de son quotidien professionnel. « C’est en effet mon premier projet sans lien avec mon travail de commande et l’univers de la gastronomie. J’ai travaillé avec un Nikon FM2 et un 50mm 1.8, achetés chez JEITO. C’est une série 100% argentique, les pellicules ont été développées puis scannées par Louis Perrin. Ce projet photographique est né d’un besoin de renouvellement, d’une envie de raconter autrement. »

crédit Annelyse Cabaroc

Le recourt à un matériel argentique complètement mécanique aura sans doute durablement marqué un tournant dans la pratique d’Annelyse, l’invitant à ralentir, à poser un regard plus attentif et intime sur son proche environnement. Travailler sur film contraint à composer avec la limite des poses, pas plus de 24 ou 36 vues par rouleau, là où ne compte plus les déclenchements lorsque l’on shoote en numérique. « J’ai été naturellement amenée à recentrer mon intention et à écouter mes propres émotions. Sans le chercher, un fil s’est tissé au fil des mois : mes images ont commencé à murmurer des souvenirs, à faire renaître des sensations enfouies de mon enfance. Comme une mémoire sensorielle qui s’exprime en couleurs, en lumières et en matières. Cette palette, douce et nostalgique, évoque les années 80 et se décline entre paysages urbains et ruraux, créant un espace suspendu, intemporel. À travers cette exploration, une question m’a accompagnée : comment construisons-nous nos souvenirs ? Sont-ils gravés en nous parce que nous les avons vécus, ou parce que nous les avons vus et revus dans des albums de famille ? »

En partageant les fragments de son histoire, la photographe souhaite offrir à chacun la liberté d’y projeter la sienne… Au fil de l’exposition, on découvre chez Annelyse un talent certain pour la composition, ainsi qu’un travail remarquable autour de la couleur. On pense à Joel Meyerowitz ou Stephen Shore, aux coloristes des années 60-70 (Fred Herzog en tête) dont l’esthétique est aujourd’hui revisitée par de jeunes artistes comme Arnaud Montagard. Rapprochées et assorties par teintes, les images de la Stéphanoise laissent entrevoir un regard apaisé et poétique, presque nostalgique, sur les détails qui nous entourent. Par le choix d’un cadrage à distance humaine et de l’angle de vue en légère plongée, Annelyse brouille les pistes et joue avec nos repères spatio-temporels. Colors of Memories se décline en une vingtaine de tirages aux formats généreux (jusqu’au 70 x 105 cm), limités à 10 exemplaires, signés et numérotés, que l’on peut s’offrir avec ou sans encadrement.

Annelyse Cabaroc – Colors of Memories, jusqu’au 3 mai, chez JEITO à Saint-Etienne

P’tafiné(es)

Issu du patois stéphanois, le terme p’tafiné signifie « cassé, abîmé, fissuré ». Pour les artistes Sandrine Melierre et Pascaline Treille, l’expression évoque les thèmes de la fragilité et de la résilience, traversant leurs expériences personnelles et artistiques. Mettant en oeuvre des supports différents, les deux artistes se rejoignent dans une exploration aux confins de l’intime, créant ainsi un dialogue visuel riche et complémentaire.

Après ses études aux Beaux-Arts de Saint-Etienne, Sandrine Melierre s’est éloignée du dessin et de la peinture pour s’orienter vers la photographie figurative, classique et plasticienne, un médium propice à ses explorations identitaires en tant que femme noire née en Afrique et vivant en Occident. Utilisant le plus souvent son corps comme support d’expression, la photographe recrée des archétypes personnels et mythologies singulières, tendant un miroir au spectateur sur des paysages physiques et mentaux. Sandrine joue avec les formes, les matières, les lumières, l’espace, créant des images qui transcendent des réalités multiples, invitation à réfléchir sur la perception du Soi…

Débutés lors de sa formation initiale, les autoportraits mélancoliques de Pascaline Treille révèlent une sensibilité à fleur de peau. Ses dessins et tableaux, foisonnant de couleurs et de formes vives, transcrivent à leur tour un paysage intérieur délicat. Avec plusieurs albums à son actif, la plasticienne est également créatrice sonore…

Sandrine et Pascaline s’étaient rencontrées aux Beaux-Arts au début des années 2000. Vingt ans plus tard, elles se retrouvent pour exposer ensemble dans les murs de leur ancienne école. Le vernissage (jeudi 17 avril dès 18h30) promet une performance sensorielle inédite au cours de laquelle la danseuse Kynsie Serre évoluera (aux alentours de 19h15) sur des nappes sonores issues des compositions sur machines électroniques modulaires de Wilfried Dupart, aka Supreme Kaktus. Un peu plus tard dans le mois, vendredi 25 avril à 18h30, le percussionniste et chanteur burkinabè Ousmane Koné sera présent à son tour dans la salle des Cimaises pour une représentation exclusive, en lien direct avec les racines africaines de Sandrine Melierre.

Sandrine Melierre et Pascaline Treille – P’tafinée, jusqu’au 30 avril, salle des Cimaises à Saint-Etienne

Carnet de Sainté

Illustrateur et auteur de bande dessinée dont la renommée n’est plus à faire à Saint-Etienne et plus largement dans l’hexagone, Deloupy défend actuellement son Carnet de Sainté, magnifique recueil de croquis stéphanois paru chez Jarjille éditions. Disponible dans toutes les bonnes librairies stéphanoises et bien sûr sur le site de l’éditeur, l’album donne également lieu à une exposition à la librairie Les intrus, jusqu’au 24 mai. Une occasion rare de découvrir une sélection de dessins originaux.

Deloupy explique : « J’ai toujours beaucoup dessiné cette ville, à diverses époques, à ses différents stades de transformations, pendant ses nombreux ravalements, ses mues. C’est une ville avec des bosses, sept, des trous profonds sous sa peau, une veine principale, des cicatrices visibles ou invisibles et deux mamelons noirs, comme deux repères… »

Utilisant généreusement l’encre de chine et à la mine de plomb pour dessiner sa ville, l’ensemble n’est pour autant ni sombre, ni triste, bien au contraire, les couleurs apportent une vibrance. On se balade au fil des rues et des places, comme un lent travelling rythmé par des silhouettes qui habitent furtivement différents spots stéphanois aisément reconnaissables. L’artiste affectionne les lumières rasantes de l’hiver ou du printemps, desquelles émergent les montagnes en embuscades au sud.

« M’asseoir et dessiner est mon occupation préférée, débarrassée de l’idée de raconter une histoire comme en bande dessinée, de faire beau comme pour une illustration, ou d’être pertinent comme pour un dessin de presse. Juste dessiner. J’ai toujours eu envie de faire un carnet de voyage sur Saint-Étienne, être comme un explorateur au XVIIIᵉ siècle, découvrir et montrer les rues avec des yeux neufs. Lorsque l’on dessine dans la rue, il faut apprendre à disparaître un peu, devenir immobile, s’arrêter, car quelqu’un en train de dessiner intrigue, je dois souvent m’expliquer… Même si finalement, les seuls à venir vous parler sont les vieux et les pigeons ! »

Au fil des 160 pages, Deloupy s’efforce de regarder Saint-Etienne comme une ville nouvelle, qu’il viendrait de découvrir. « J’ai vécu dans des villes plus belles que Saint-Étienne, plus élégantes, plus aguicheuses et attirantes… Je la quitterai peut-être un jour, pourtant c’est ici que j’habite, que je travaille, que je rêve, que je reste et que je dessine ! Le titre Carnet de Sainté fait référence au carnet de santé bleu marine de ma génération, parce que cette ville est souffrante, parfois en rémission, parfois au bord du gouffre. Mais c’est une ville qui se répare toute seule… » Un bel hommage à la cité verte à travers lequel Deloupy rend la ville à ses habitants.

Deloupy – Carnet de Sainté, jusqu’au 24 mai, librairie Les intrus à Saint-Etienne

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